La macrobiotique, du grec « macro » (grand) et « bio » (vie), est un régime alimentaire ayant pour but de favoriser la longévité. 

Bien que le régime macrobiotique tel qu’on le pratique aujourd’hui soit d’origine japonaise, il puise son inspiration dans l’Antiquité. 

Père de la médecine, Hippocrate, est l’auteur de la célèbre maxime « Que l’aliment soit ton médicament ». 

Mais c’est au Dr Christoph Wilhem Hufeland, médecin du roi de Prusse Frédéric III, que l’on doit les premiers principes de la macrobiotique. Paru en 1797, son livre, L’Art de prolonger la vie par la macrobiotique, lui donne une renommée mondiale. Il est d’ailleurs considéré comme un précurseur en matière de médecine préventive. 

Quant au Japonais Georges Ohsawa, fondateur de la macrobiotique moderne, même s’il connaissait, pense-on, les travaux du Dr Hufeland, il se serait surtout inspiré de l’alimentation des moines zen, reconnus pour leur longévité, pour établir les fondements de cette philosophie de vie. Après avoir survécu à la tuberculose grâce à la médecine chinoise, Ohsawa chercha à appliquer le principe énergétique du Yin et du Yang à d’autres dimensions de l’existence. Selon lui, nous devrions viser l’équilibre yin et yang dans notre alimentation. 

Un de ses disciples, le Japonais Michio Kushi, deviendra, après son arrivée aux États-Unis en 1949, le principal promoteur de la macrobiotique en Occident. Auteur de plusieurs livres, il y explique les bases philosophiques et pratiques de la macrobiotique. 

Les objectifs 

Les buts recherchés par la macrobiotique sont à visées aussi bien individuelles (préserver la santé), collectives (assurer une nourriture suffisante à tous les êtres humains) qu’écologiques (préserver l’environnement). 

Les grandes lignes 

Le régime macrobiotique tel que pratiqué actuellement est basé sur la dualité taoïste Yin-Yang qui conçoit l’univers comme la conjugaison de deux forces, à la fois opposées et complémentaires, l’une, Yang, plutôt active et émettrice, l’autre, Yin, plus passive et réceptrice. 

Mais ces pôles étant perpétuellement en mouvement, rien n’est complètement yin ou yang. 

La composition du régime macrobiotique se base donc sur le principe yin et yang des aliments, mais aussi des individus, des organes, et des conditions climatiques. Par exemple, le climat tropical est très chaud, donc très yang. 

En général, il est recommandé de ne pas consommer trop d’aliments très yin (sucre raffiné, légumes crus, fruits tropicaux, noix, alcool, etc.) ou très yang (viandes, volailles, sel raffiné, café, épices, etc.). Mais ceci vaut pour les climats tempérés, tels que le Japon, bien que le pays natal de la macrobiotique s’étende des Tropiques à l’Arctique. 

En zone tropicale, très yang, il est indiqué de consommer des légumes crus (salades) et des fruits tropicaux yin – la tomate étant la plus yin – pour ramener l’équilibre. 

Les aliments à consommer se situant entre ces extrêmes sont les céréales entières, légumes, algues, légumineuses (haricot, pois chiche, lentilles, etc.) et poisson blanc. 

De fait, aucun aliment n’est proscrit, mais plusieurs ne sont conseillés qu’occasionnellement. En fonction de l’état de santé d’une personne, après lui avoir conseillé de consulter son médecin traitant, il peut lui être suggéré d’éviter complètement certains aliments jusqu’à guérison. Le régime serait utile pour éviter l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, le cholestérol, l’hyper-tension, et les troubles digestifs. 

Le principe yin et yang des aliments 

L’atteinte de l’équilibre entre l’homme, l’environnement et l’univers s’obtient par le choix, mais aussi la préparation des aliments, basée également sur le yin et le yang. Par exemple, sucrée, gorgée d’eau et végétale, une carotte est considérée plus yin que la viande. 

C’est très simple : plus un aliment rassemble de caractéristiques yin, plus il est considéré comme yin. Il en est de même pour le yang. 

Si, dans son application la plus stricte, le régime macrobiotique ressemble à un régime végétalien, à la différence de ce dernier, certains fruits et légumes en sont exclus. Il comprend 50 % à 60 % de céréales entières, le reste étant constitué de légumes, légumineuses, algues et produits de soja fermentés. De petites quantités de poisson blanc et de fruits peuvent y être ajoutées. 

En Afrique, avec la culture du soja qui se répand sous la pression de la Chine, grande consommatrice et importatrice, la consommation de tofu, un fromage végétal tiré du soja fermenté, est de plus en plus fréquente, faisant concurrence au wagashi, le fromage au lait de vache des femmes peules du nord du Bénin, consommé en Afrique de l’Ouest, et qui a sensiblement le même aspect et le même goût. 

Dans la phase de transition vers la macrobiotique intégrale, très pauvre en viandes, volailles et leurs sous-produits, la proportion des aliments de source animale devrait représenter 20 % du régime. Mais comme expliqué plus haut, le climat tropical autorise de fait la consommation de fruits locaux. 

Autres spécificités 

Il est conseillé de manger des aliments de saison et du terroir, ce qui répond tout à fait aux recommandations des environnementalistes pour réduire l’empreinte carbone. 

Environ la moitié du repas devrait être composé de grains entiers, et 30% de l’assiette composée de légumes, dont deux tiers cuits et un tiers crus. 

Si cela intéresse nos lecteurs, nous pourrons revenir sur le sujet dans des éditions ultérieures.

Brigitte Sarrazin 

BIOPHILIA MAGAZINE N°1 février-mars 2023

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