Depuis plus de quatre mille ans, Azadirachta indica est un des piliers de la pharmacopée in-dienne. 

Dans son pays d’origine, où il bénéficie d’une aura quasi sacrée, on tire profite de toutes ses parties : écorce, bois, fruits, graines, feuilles… pour le bénéfice des hommes, des animaux et des plantes. 

La tradition ayurvédique attribue ses propriétés curatives au fait que la plante a reçu une goutte du nectar d’immortalité au moment du barattage de la mer de lait lors de la création du monde. 

Une légende de layurvéda 

Le neem (Azadirachta indica), ou margousier en français, est un arbre tropical originaire du sud de l’Himalaya qui a la réputation bien méritée d’être la plante médicinale la plus puissante au monde. Cet arbre à feuilles persistantes dont l’odeur est désagréable, peut vivre jusqu’à 200 ans. Reconnu pour sa résistance à la sécheresse, l’arbre n’a besoin que de peu d’eau pour se développer. Pourtant, sa croissance est rapide. Il est connu en ayurvéda, la médecine traditionnelle indienne, pour être la pharmacie de la nature. 

L’arbre pousse principalement dans le sous-continent indien, mais on le cultive actuellement dans des climats du même type partout dans le monde, car son utilité commence à être reconnue. 

De l’Inde à l’Afrique 

En Afrique subsaharienne, cette expansion est due à la diaspora indienne, forcée ou non, à l’époque coloniale britannique. Ces émigrés ne pouvaient quitter leur pays sans emporter avec eux de précieux plants ou des graines de neem. 

A l’instar des Africains avec le baobab, les Indiens recherchent toujours la proximité du neem, qu’il s’agisse de prier, de se reposer ou de bâtir un édifice. 

L’hindouisme et l’ayurvéda, sa science médicale millénaire, sont largement pratiqués dans toutes les îles de l’Océan indien aux populations d’origines diverses : Comores, Madagascar, Maldives, Maurice, Seychelles… 

C’est ainsi que l’on a pu voir il y a quelques années sur TV5 un tradipraticien français d’origine indienne de l’île de la Réunion, un département français d’Outre-mer, expliquer ce qu’était le neem, qu’il qualifiait « d’arbre-médecine ». 

« Celui qui guérit de tous les maux », « qui donne la bonne santé », « pharmacien du village », « arbre de liberté », sont quelques-unes des dénominations dont est gratifié le neem, et qui proviennent sans doute des diverses applications qu’il offre à ceux qui se donnent la peine de les connaître. 

De l’écorce aux feuilles en passant par la fleur, le fruit, la graine et la racine, toutes les parties e l’arbre sont largement utilisées pour le traitement de diverses affections. Chaque partie possède des propriétés médicinales distinctes, ce qui en fait l’arbre médicinal le plus poly-valent du monde. 

Des recherches scientifiques prometteuses 

Même si ses bienfaits sont tradi-tionnellement connus dans le sous-continent indien, la recherche moderne* n’a placé que depuis dix ans le neem sous le feu des projecteurs. Les chercheurs ont constaté que les produits issus du neem, respectueux de l’environnement, durables, renouvelables et abordables, sont pratiquement non toxiques et compatibles avec les insectes utiles, les pollinisateurs et les abeilles, bien que le compatibilité avec ces dernières soit controversée. 

Pourtant, les premières études scientifiques sur le neem ont été conduites dès 1942 par le chimiste pakistanais Salimuzzaman Siddiqui. Ses recherches lui ont permis d’isoler de l’huile extraite des graines trois composés amers. Il aura fallu attendre les travaux du professeur allemand Helmut Schmutterer pour que la communauté internationale s’intéresse aux propriétés de cet arbre pour l’agriculture. 

Les praticiens ayurvédiques mettent en garde : le neem ne doit pas être utilisé n’importe comment, ni par n’importe qui. 

Un usage inapproprié peut engendrer des désagréments 

Quant à ses propriétés médicinales, elles ont fait l’objet de recher-ches conduites en 2002 par Kausik Biswas et son équipe. Ce chercheur du Department of Physiology de l’Indian Institute of Chemical Biology à Kolkata, en Inde, a passé en revue les activi-tés biologiques des composés de neem et les actions pharmacologi-ques d’extraits de neem, menant une étude clinique et évaluant leurs applications médicales possibles et la sécurité de leurs usages. Des re-cherches montrent que le neem contient des alcaloïdes et des limi-noïdes, connus pour leurs proprié-tés médicinales. 

Plus de 140 composés ont été identifiés à ce jour dans les différentes parties du neem. La médecine traditionnelle indienne relate des effets bénéfiques sur les articulations, le système immunitaire, la digestion, le système nerveux, la glycémie, l’hypertension, la sphère buccodentaire 

*(Neem : Unusually versatile Plant Genus Azadirachta with many useful and so far insufficiently exploited Proper-ties for Agriculture, Medicine and Indus-try. H.E. Hummel, S.S. Langner, G. Leithold, H. Schmutterer PMID : 26084100). 

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