Selon la science ancestrale de l’ayurvéda, le neem est le roi de toutes les herbes médicinales. Les textes ayurvédiques fondamentaux décrivent comment le neem traite les affections cutanées et les problèmes capillaires, améliore l’appétit, stimule la digestion, attise le feu digestif, améliore la respiration, aide à traiter les problèmes de diabète, favorise la cicatrisation des plaies et soulage les nausées.
Le neem a aussi beaucoup à proposer dans les spécialités comme le traitement des inflammations et des parasitoses ou la lutte contre les bactéries pathogènes. D’autres pistes sont en cours d’investigation, comme la toxicité du neem contre les parasites responsables du paludisme ou sa capacité à réduire les tumeurs cancéreuses.
L’usage du neem en interne et en externe
En interne, l’ayurvéda recommande l’usage de la poudre pour assainir l’épithélium qui tapisse le tube digestif, les voies respiratoires, les artères et le coeur. En passant dans le tube digestif, la poudre de neem envoie des signaux à tout le corps afin qu’il actionne ses propres mécanismes de guérison. En externe, on utilise la pâte de poudre de neem, éventuellement renforcée d’huile de neem, qu’on applique sur les régions lésées de la peau, des ongles, du cuir chevelu, des dents et des gencives.
En usage interne, des interactions sont possibles avec des traitements allopathiques, comme dans les cas de diabète ou d’hypertension.
Les Indiens, lorsque le besoin s’en fait sentir, ont l’habitude de consommer de la feuille fraîche, ce qui peut se révéler problématique dans l’hémisphère Nord. On peut heureusement s’en procurer sous forme sèche. Si c’est de la feuille seule, elle aura une couleur verdâtre, et brunâtre si elle est mélangée à de l’écorce ou des rameaux broyés.
Antifongique et antibactérien
Le monde est plein de bactéries. Le corps aussi. Il y a plus de micro-organismes qui vivent en vous que vous ne pouvez l’imaginer. La plupart sont utiles, sans elles, vous ne seriez pas en mesure de digérer quoi que ce soit. En fait, vous ne pouvez même pas exister sans elles. Mais certaines peuvent vous causer des problèmes. Votre corps dépense constamment de l’énergie pour les gérer. Si leur niveau est excessif, vous vous sentirez « à plat » parce que votre mécanisme de défense doit dépenser trop d’énergie pour les combattre. En utilisant le neem en interne et en externe, vous pouvez gérer ces bactéries de manière à ce qu’elles ne prolifèrent pas, et votre corps n’aura pas à dépenser trop d’énergie. Si vous consommez du neem quotidiennement, cela détruira les bactéries gênantes de la région intestinale, et votre côlon restera propre et exempt d’infections.
Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, de nombreuses études scientifiques ont mis au jour les propriétés antifongiques et antibactériennes de la poudre de neem, notamment sur le redouté candida albicans, les levures du genre trichos-poron (pharynx et tube digestif), le geotrichum (infections broncho-pulmonaires et colites), le microsporum (responsable de mycoses très contagieuses), l’épidermophyton (champignon responsable de mycoses et d’eczéma) et bien d’autres.
Des essais ont même été menés sur le terrible staphylocoque doré, qu’une utilisation inconsidérée des antibiotiques a rendu hautement résistant, et il s’est avéré que l’usage interne/externe du neem en vient souvent à bout. Le neem in-hibe aussi la salmonelle respon-sable de la fièvre typhoïde et d’infections comme empoisonne-ments du sang et inflammations intestinales.
Hépato-protecteur, hypoglycémiant, anti-inflammatoire
Des recherches menées sur des rats ont montré que l’extrait aqueux de feuilles de neem protégeait contre la nécrose hépatique causée par la consommation excessive de paracétamol. Cet effet a également été observé contre l’ulcération du foie due au stress dans un cas, et due à l’ingestion d’éthanol dans un autre. L’extrait d’écorce a le même effet.
Connue depuis toujours de façon empirique, l’activité hypoglycémiante du neem, a été confirmée depuis par la recherche.
Le neem parvient à lisser les pics de glycémie, et on soupçonne que cette faculté lui vient de sa teneur élevée en quercétine, un puissant flavonoïde capable de potentialiser la sécrétion d’insuline.
Il peut être profitable de faire régulièrement une cure de neem d’un à deux mois pour prévenir les crises de diabète, en particulier dans les phases où celui-ci est en préparation. L’intérêt d’une telle cure réside dans la capacité du neem à corriger le terrain, à aider l’organisme à gérer les variations de la glycémie, mais aussi le surplus d’acidité. L’envie de grignoter s’estompe, ainsi que les coups de pompe et le recours au sucre.
Enfin, le neem est traditionnellement utilisé dans le traitement des maladies inflammatoires telles que l’arthrite et les rhumatismes. Des recherches récentes ont mis en évidence la nimbidine, un des principes actifs impliqués qui est tiré des graines. Son action anti-inflammatoire se traduit par différents niveaux d’activité.
Les travaux en cours suggèrent qu’il prévient la libération de substances neurochimiques responsables de l’inflammation, comme les prostaglandines.
Contre le vieillissement
Comme toutes les autres parties de l’arbre, les racines de neem sont également riches en antioxydants. Selon des recherches reconnues, le neem présente des propriétés qui lui permettent de piéger les radicaux libres grâce à sa teneur élevée en antioxydants. Le neem joue aussi un rôle en tant que substance anti-inflammatoire en régulant les activités enzymatiques pro-inflammatoires, et notamment les enzymes appelées cyclooxygénase (COX) et lipoxygénase (LOX).
Une étude menée en 2011 a révélé que l’extrait de racine de neem avait une capacité de piégeage des radicaux libres élevé, de 50%, à 27,3 μg/ml, et que l’activité antioxydante totale de l’extrait était celle de de 0,58 mg d’acide ascorbique (vitamine C).
LE NEEM CONTRE LES CELLULES CANCÉREUSES
A quand les essais cliniques ?
Parmi d’autres essais cliniques, qui doivent être confirmées avec des échantillons plus larges, l’utilisation de neem pour traiter certains cancers commence à intéresser les chercheurs. Citons les cas d’un patient atteint d’une tumeur de la parotide et d’un autre souffrant d’un carcinome épidermoïde. Tous deux ont répondu positivement lorsqu’ils ont été traités avec l’huile de graines de neem.
Le neem est efficace dans la lutte contre le cancer, car il régule les voies de signalisation cellulaire et tue les cellules cancéreuses. Tout le monde en a dans son corps, mais normalement, elles sont désorganisées. Tant que ces cellules traînent toutes seules, ce n’est pas un problème. Cependant, dans certaines situations, elles vont s’organiser. Si elles se regroupent toutes au même endroit et se lient entre elles, cela devient un problème. C’est un peu comme le passage de la délinquance au crime organisé. Cela devient un problème grave. Mais si vous consommez du neem tous les jours, cela maintient le nombre de cellules cancéreuses en deçà d’une certaine limite, de sorte qu’elles ne vont pas se liguer contre votre système.
UTILISATION DES DIFFÉRENTES PARTIES DU NEEM
Les graines en purgatif
Les graines de neem ont des propriétés dépuratives et sont utilisées pour se débarrasser des vers intestinaux. Les graines sont pressées pour en extraire un jus, qui est ensuite ingéré. Ce jus de graines de neem est efficace pour détruire les vers intestinaux et autres parasites indésirables qui peuvent être présents dans le tractus intestinal.
L’écorce contre les maladies bucco-dentaires
L’écorce de neem est connue pour sa capacité à lutter contre la plaque dentaire et à réduire la quantité de bactéries dans la bouche. Elle aide également à guérir les plaies dans la cavité buccale grâce à ses propriétés antiseptiques et astringentes.
Le fruit pour le cuir chevelu
L’huile qui en est extraite peut être appliquée sur le cuir chevelu soit à titre préventif, soit comme soin pour éliminer les pellicules. On peut aussi l’utiliser comme répulsif anti-moustiques.
Les feuilles contre le palu
Traditionnellement, les feuilles de neem sont utilisées pour traiter les maladies de la peau, les plaies et les ulcères cutanés.
Un des liminoïdes trouvé dans les feuilles de neem a été utilisé avec succès en infusion pour traiter le paludisme dans les pays tropicaux.
Dans un autre essai clinique, l’hyperlipidémie d’un groupe de patients impaludés été mesurée : le taux de lipides, dont le cholestérol, a été jugé plus faible au cours du traitement que celui de patients non atteints de paludisme.
L’intérêt des feuilles de neem, c’est qu’elles sont utilisables sous forme de poudre avec une bonne durée de conservation, ce qui en fait une solution idéale à emporter en voyage. L’autre avantage est qu’ainsi, le neem est plus facilement disponible dans les régions du monde où le margousier ne pousse pas.
Pour réduire les feuilles en poudre, il suffit de les faire sécher au soleil, puis de les mixer finement. La poudre peut être utilisée en interne ou appliquée en externe sur la peau.
Le jus extrait des fruits et des feuilles
Lorsqu’il est consommé sous for-me de jus, le neem amer est efficace pour décomposer la graisse corporelle. Boire du jus de neem aide à réorganiser et à redémarrer le processus digestif et améliore considérable-ment le métabolisme et le système d’excrétion. Il purifie le sang en éliminant les bactéries indésirables. Il est de ce fait considéré comme l’un des plus bénéfiques à consommer. Cependant, la recherche n’ayant pas établi la quantité à ne pas dépasser, les médecins recommandent de le consommer avec modération.
La fleur
L’ayurvéda la décrit comme rafraîchissante et recommande de l’incorporer dans les plats d’été pour combattre la chaleur estivale. Elle est aussi connue comme antiseptique. C’est une des raisons pour lesquelles la cuisine de l’Inde du sud l’incorpore à certains plats. Dans l’Andhra Pradesh, le Telangana et le Tarnataka, on célèbre par exemple le Nouvel an avec un plat unique appelé Ugadi Pachadi préparé à base de jaggery (jus de canne) et de fleurs de neem.
UN ALLIE DE POIDS DANS LA VIE QUOTIDIENNE
Le neem est probablement le plus ancien adoucissant pour la peau au monde et il est utilisé à cette fin depuis des millénaires. Il suffit de faire bouillir les feuilles de neem dans de l’eau, puis de filtre et de conserver cette eau afin de l’em-ployer comme eau de toilette.
Indispensable à l’hygiène buccodentaire
La mode est aux produits faits maison : cosmétiques, produits d’en-tretien et d’hygiène, et donc le den-tifrice. Pour ce dernier, on connaît les produits de base comme l’argile blanche, le bicarbonate de soude, le carbonate de calcium, l’huile de tea tree… Si vous faites partie de ces nouveaux consomm’acteurs, la pou-dre et l’huile de neem devraient fai-re partie de votre panoplie d’ingré-dients, en particulier pour le denti-frice.
En Inde, ce sont les brindilles de l’arbre que l’on utilise traditionnelle-ment comme brosse à dents.
Des études ont mis en évidence qu’un extrait aqueux de neem pouvait inhiber la croissance des principales bactéries responsables de la formation des caries, en particulier le genre Streptococcus mutans. Ces bactéries forment dans la bouche de longues chaînes de glucose (des glucanes insolubles) qui assurent leur adhésion sur les muqueuses et les dents, puis la colonisation par d’autres bactéries. Dès lors, tout est en place pour le développement de la plaque dentaire et des maladies parodontales.
USAGE MÉDICINAL DU NEEM :
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Ces bactéries métabolisent ensuite les sucres fermentescibles de notre alimentation et les transforment en acides organiques, qui dissolvent l’émail des dents, et entraînent donc l’apparition de caries. Inhiber le développement de ces bactéries pathogènes grâce au neem revient donc à se prémunir contre les caries et les parodontoses.
Répulsif contre poux et moustiques
Traditionnellement, les feuilles de neem sont utilisées pour traiter les poux. En application externe, l’huile est également un excellent répulsif anti-moustiques. On la trouve aussi dans la composition de nombreux assainisseurs d’ambiance disponibles dans le commerce.
Son utilité pour la spiritualité
En Inde, les capacités du neem à produire de la chaleur dans le corps physique et les corps spirituels sont très recherchées par les yogis, mais ne conviennent pas à toutes les constitutions, ou doshas.
Effets secondaires et précautions d’utilisation
Si les constitutions Pita et Kapha profitent bien des vertus équilibrantes du neem, la constitution Vata y serait beaucoup moins encline. C’est pourquoi l’expertise d’un professionnel de l’ayurvéda est recommandée, en particulier pour les personnes sous traitement médical.
La plante ne devrait pas être con-sommée par les femmes enceintes ou désireuses de concevoir. Le neem est déconseillé au cours des quatre à cinq premiers mois de la grossesse, car il provoque un excès de chaleur. Chez l’homme, une consommation excessive de neem pourrait tuer les spermatozoïdes
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