Un de ses principes actifs, l’artémisine, a été isolée par la scientifique chinoise Tu Youyou en 1972 (prix Nobel de médecine en 2015) entre dans la composition des ACT (Artemisinin-based Combination Therapy). 

Composés de deux molécules, ces médicaments sont par l’OMS contre le paludisme depuis le début des années 2000. Ils sont efficaces contre le Plasmodium falciparum, le parasite causant le paludisme le plus courant et le plus mortel. en Afrique 

Mais depuis plusieurs années, les autorités sanitaires voient apparaître l’émergence de résistances à ces ACT, d’abord en Asie du Sud-Est, et maintenant en Afrique. 

Les Artemisia 

L’Artemisia afra fait partie de la pharmacopée des tradipraticiens dans les zones où elle pousse natu-rellement, de l’Afrique du Sud à l’Éthiopie des hauts plateaux, donc dans tout le sud-est de l’Afrique. 

A la différence de l’Artemisia annua, qui est une plante annuelle et que l’on doit semer et récolter chaque année, l’Artemisia afra est une plante vivace, dont on récolte régulièrement les parties aériennes. Elle contient peu ou pas d’artémisinine , mais se révèle aussi remarquablement efficace dans les essais in vitro qu’in vivo. Elle est aussi très répulsive. Placée autour des lieux de vie, elle en éloigne les moustiques. Si l’Artemisia annua se développe bien en climat tempéré, elle n’était pas bien adaptée aux conditions tropicales. Le Pr Guy Mergeai, enseignant chercheur à Gembloux Agro-Bio Tech, la faculté des sciences agronomiques de l’Université de Liège, en Belgique, se lance en 2011 dans des travaux de recherche sur l’Artemisia annua en avec l’École Nationale Supérieure d’Agriculture de Thiès, au Sénégal. 

Par une collecte de cultivars venant des quatre coins du monde, leur croisement et leur sélection sexuée classique, des plantes se développent maintenant très bien sur le sol africain en région subtropicale. 

D’autres sites ont ensuite été sélectionnés au Bénin, en Côte d’Ivoire, en RDC, au Togo, pour réaliser sur leur sol et dans leurs conditions climatiques cette même sélection. 

La Maison de l’Artemisia 

Il y a 10 ans, Lucile Cornet-Vernet découvre l’artemisia suite à la guérison du paludisme d’un de ses amis, Alexandre Poussin, en Éthiopie, grâce à une tisane d’Artemisia annua. Ainsi est née l’association La Maison de l’Artemisia pour accélérer la recherche sur cette plante et la développer dans tous les pays impaludés. C’est ainsi qu’est né au Sénégal le concept de Maison de l’Artemisia qui s’est rapidement étendu sur tout le continent africain. 

L’association s’intéresse spécifiquement aux variétés Artemisia annua et Artemisia afra, des armoises de la famille des Asteraceae, plantes médicinales cultivées et consommées en Afrique contre le paludisme. Il en existe dans le monde environ 400 espèces, utilisées très souvent dans les pharmacopées traditionnelles. 

Cultiver et diffuser l’Artemisia

Un seul gramme de semences produit les 10 000 plants nécessaires à cultiver un hectare d’Artemisia annua ou afra. Cet hectare produit en moyenne 4 tonnes de matière sèche, soit l’équivalent de 200 000 traitements curatifs (35 g pour une cure de 7 jours). Si elle est bien menée, cette culture est très productive et n’empiète donc pas sur les cultures vivrières. 

Ensuite, il faut diffuser cette tisane par tous les canaux possibles, demander les autorisations de mise sur le marché et se coordonner dans chaque pays. C’est pour cela que se sont créées les Maisons de l’Artemisia

Qu’est-ce qu’une Maison de l’Artemisia ? 

C’est un pôle de compétences pluridisciplinaires chargé d’encadrer la diffusion raisonnée de l’artemisia dans les pays impaludés selon une charte éthique (, économiquement et socialement responsable). 

Les équipes des Maisons de l’Artemisia organisent : 

  • des filières, de la culture à la distribution, selon les principes de l’économie sociale et solidaire ; 
  • des formations agronomiques et médicales selon les données acquises de la science ; 
  • des sensibilisations des populations vulnérables et éloignées des centres de santé ; 
  • un plaidoyer auprès des autorités locales et nationales. 

En ce début 2023, le réseau des 121 Maisons de l’Artemisia dans 28 pays contribue à former et à organiser des filières durables d’artemisia et créatrices de valeur pour la population locale. 

Une Maison de l’Artemisia fonctionne sur un modèle d’entreprenariat social (social business) : 

  • une mission sociale : lutte contre le paludisme, accès pour les plus vulnérables ; 
  • une mission environnementale : production locale, durable et responsable ; 
  • une mission économique : autonomie financière , création d’emplois 

C’est un modèle décentralisé fondé sur l’autonomie de chaque partie implantée localement et sur-tout sur le principe de réciprocité. 

Comment consommer l’Artemisia ? 

Des études montrent que les infusettes ne permettent pas une bonne diffusion des principes actifs dans l’eau. 

Seules les feuilles et tiges en tisane, vrac ou poudre ont prouvé leur efficacité contre le paludisme sur les personnes semi-immunisées. La Maison de l’Artemisia recommande uniquement la tisane vrac, seul produit de qualité qui assure l’autonomie de la population. 

D’autre part, aucune étude n’a été réalisée sur des touristes ou voyageurs. Ils n’ont pas la même immunité contre le paludisme que des personnes vivant en zone impaludée. Nous ne recommandons donc pas l’utilisation de l’artemisia en prophylaxie pour ces personnes. 

N’hésitez pas à contacter la Maison de l’Artemisia la plus proche de chez vous pour suivre une formation de base sur la culture et la thérapeutique, ou tout simplement entrer en dynamique avec le réseau !  https://maison-artemesia.org/les-maisons-de-lartemesia/

Où se former ? 

Dans le réseau de la Maison de l’Artemisia, les semences et plantes sont toujours fournies suite à une formation. 

L’artemisia étant une plante qui peut aider à guérir d’une maladie mortelle, il est donc fondamental de porter une attention particulière à la culture, au séchage et à la transformation pour avoir un produit final de qualité avec tous ses principes actifs. La posologie est extrêmement importante à maîtriser jusque dans les moindres détails pour ne pas mettre en danger la vie des consommateurs. 

De nouvelles études sur les Artemisia 

Elles s’inscrivent au coeur du concept One Health, promu en santé mondiale, qui relie santé humaine, animale et de l’environnement. Ces plantes peuvent en effet être aussi utilisées pour lutter contre d’autres maladies, comme anti-moustique naturel, en biopesticide, ou en remèdes pour les animaux 

Instagram

Ce message d’erreur n’est visible que pour les administrateurs de WordPress

Erreur. Aucun flux trouvé.

Veuillez aller sur la page de réglages d‘Instagram Feed pour connecter votre compte.