Construire, par l’éducation et la culture, une jeunesse consciente de ses valeurs et respectueuse de l’environnement , telle est l’ambition de l’association Djarama pour contribuer à un développement durable au Sénégal.
Franco-camerounaise, Afidi Towo a grandi au Cameroun.
Diplômée de l’Ecole Supérieure d’Interprètes et de Traducteurs de Paris en 1984, elle a été traductrice en France, puis au Sénégal, où elle s’est installée en 1999.
Elle est engagée depuis 2014 auprès de l’association Djarama installée à Toubab Dialaw
Co-fondatrice de l’Ecole du Dialaw, chargée des pro-grammes d’éducation environnementale de l’association.
Créée en 2005 par Patricia Gomis et sa famille, l’association Djarama utilise le spectacle jeune public pour divertir les enfants et leur faire passer des messages.
Droits de l’enfant, pollution, raréfaction de l’eau, voici quelques-uns des thèmes abordés par la compagnie Djarama. Patricia joue devant les enfants du Sénégal, mais aussi en Europe, au Canada, et dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest, en utilisant des marionnettes, un médium universel.
En 2015, l’association s’installe sur un site magnifique entre Tou-bab Dialaw et Ndayane, à 55 km de Dakar.
Après avoir planté plus d’une centaine d’arbres fruitiers et construit un théâtre jeune public, Djarama décide d’ouvrir une école pré-scolaire et primaire avec un groupe de rêveurs. Elle s’appellera l’École du Dialaw et accueillera les enfants des villages environnants (Popenguine, Ndayane, Toubab Dialaw, Yène). Une école dans la brousse…
Fort du constat que dans les écoles publiques et privées du Sénégal, les enfants sont encore aujourd’hui confrontés à beaucoup de violences physiques et d’humiliations,
sans parler des effectifs pléthoriques, ce groupe de rêveurs décide de créer une école différente, communautaire et écologique. Elle ouvre ses portes en octobre 2015 avec six élèves. Aujourd’hui, en 2022, elle en accueille 95 qui suivent le pro-gramme scolaire sénégalais, mais en suivant une pédagogie inspirée d’approches alternatives, telles que celle de Maria Montessori.
Les principales valeurs qui ont animé les fondateurs sont le respect de l’élève et de son rythme d’apprentissage, la tolérance et l’ouverture, la protection de l’environnement et la valorisation du patrimoine culturel sénégalais. L’école accueille des élèves de familles modestes en encourageant les parents à s’impliquer dans son fonctionnement.
Oui, l’École du Dialaw est différente, mais les rêveurs qui l’ont créée ne souhaitent qu’une chose : faire des émules aux quatre coins du Sénégal.
Les élèves passent beaucoup de temps à l’extérieur, et profitent de la nature environnante. Ils entretien-nent un jardin pédagogique avec le plus grand bonheur. Un program-me de permaculture a été mis en place avec les enseignants, qui pro-longent les activités au jardin par des activités en classe. L’école et l’association se veulent exemplaires en matière de gestion des déchets.
Les élèves apprennent à trier et à recycler les déchets. Ils font du compost avec les déchets orga-niques et sont encouragés à diffu-ser ces bonnes pratiques à la mai-son. Tout un défi !
Les effectifs réduits des classes (pas plus de 18 élèves) permettent de les suivre de près et d’aider efficacement ceux qui en ont besoin. Enseigner en français à des élèves dont ce n’est pas la langue maternelle est très compliqué.
L’école a donc décidé d’appuyer les enseignements par le wolof pour faciliter la compréhension. Les enseignants sont formés sur le tas et en permanence à ces approches pédagogiques qui ne leur sont pas familières : Montessori, Reggio, la pédagogie par projets, etc…
A l’École du Dialaw, on cultive la bienveillance et l’écoute des enfants. Une fois par mois, les délégués de classes se réunissent pour la réunion coopérative afin de discuter sur ce qui va ou ne va pas dans le quotidien de l’école. Chaque fois qu’une occasion se présente d’apprendre de manière concrète, les enseignants la saisissent. La vie réelle en dehors de la classe offre tellement de situations d’apprentissage ! Si vous passez par là, ne vous étonnez pas de voir les élèves se faire des massages, récolter des salades ou faire du cirque.
Il se peut que vous les rencontriez aussi dans le village en train d’interviewer un pêcheur, un menuisier métallique ou le chef du village. Ou encore au marché des femmes pour apprendre le calcul en achetant des légumes.
Oui, l’École du Dialaw est différente, mais les rêveurs qui l’ont créée ne souhaitent qu’une chose : faire des émules aux quatre coins du Sénégal